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20/10/25 | Communiqué MoDeS/Cartel : vote du Budget des soins de santé 2026 par le Conseil Général

Ce lundi 20 octobre 2025, le Conseil général de l’INAMI a approuvé le budget des soins de santé pour l’année 2026.
Les médecins y sont représentés, mais rappelons qu’ils ne disposent pas du droit de vote.

Si certaines mesures sont positives — notamment la possibilité future de délivrer les antibiotiques à l’unité, mesure attendue et de bon sens —, la majorité des propositions repose une fois encore sur des diminutions linéaires des remboursements d’actes.
Pour certaines prestations, ces diminutions pourraient, à terme, être remplacées par des mesures alternatives proposées par les prestataires, visant une réduction des volumes d’actes, mais sans garantie que ces solutions se concrétisent effectivement.

Le MODES/Cartel déplore également que la lettre de mission du gouvernement ait été largement reprise telle quelle, vidant de sa substance le processus de concertation préalable censé guider la préparation du budget avant sa validation par le gouvernement et le Conseil général.
Ce constat interroge sur la place réelle accordée au dialogue et à la concertation dans la gouvernance du système de santé.

S’il est légitime que les médecins participent à l’effort collectif, les économies demandées — 150 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 62 millions supplémentaires pour un dépassement d’environ 31 millions — apparaissent largement disproportionnées au regard des enjeux et des contraintes déjà supportées par le corps médical.

Face à cette situation, le MODES/Cartel appelle à une approche plus intelligente et constructive de la maîtrise des dépenses, fondée sur la responsabilisation et la valorisation des pratiques efficientes, plutôt que sur des coupes uniformes qui fragilisent le système.

Les années à venir s’annoncent décisives pour notre système de santé. Fragilisé par la pandémie, épuisé par le manque de moyens et soumis à des tensions financières persistantes, il se trouve aujourd’hui à un point de bascule. Nous ne pouvons plus nous contenter de gérer la crise : il nous faut repenser en profondeur la manière dont nous finançons, organisons et valorisons le soin.

Dans un système fermé, il n’existe que trois moyens de réaliser des économies : diminuer le remboursement des actes, au risque de reporter la charge sur les patients, augmenter leur contribution directe, au risque d’accroître les inégalités d’accès aux soins, ou encore, réduire le volume d’actes, ce qui ne peut se faire qu’avec le temps, la concertation et l’adhésion des professionnels de santé.

Face à ces choix difficiles, une question demeure : serons-nous capables, collectivement, d’être à la hauteur de l’enjeu et de préserver un système de soins juste, solidaire et durable ?


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